Avez-vous déjà entendu parler de l’analyse transactionnelle ? C’est une méthodologie pour comprendre où l’on se situe dans notre rapport aux autres : comment on réagit et comment, par ricochet, on fait réagir l’autre. Démystifions tout cela !

Analyse transactionnelle, ou l’étude des transactions avec ses contemporains

Je cite d’emblée mon écrit de référence de Bernard Raquin (ed. Jouvence) : « le but de l’analyse transactionnelle est de prendre conscience des transactions que l’on a avec autrui, des états du Moi qui en sont à l’origine, pour faire évoluer notre comportement, notre ressenti et nos pensées. »

Les états du Moi, ou ce que disent vraiment nos émotions

Nous l’avons tous déjà expérimenté : quand nous ressentons quelque chose de fort, nous le faisons s’exprimer via une émotion écran. La colère par exemple, qui est un réflexe quasi instantané face à une situation compliquée, et que l’on n’arrive pas à canaliser. Mais ce n’est pas la colère que nous ressentons plus profondément. En creusant on peut trouver l’origine de ce débordement. Injustice, dégoût, honte, culpabilité, impatience… Idem pour les émotions positives. Parfois nous allons être cléments avec autrui car notre journée est bonne, ou parce que cette personne a été généreuse à notre égard. On est donc dans la transaction de nos états. Nos ressentis sont parfois liés à notre propre état (bonne ou mauvaise journée). Et parfois ils sont suggérés par l’attitude de la personne avec qui nous échangeons.

Punition, récompense… Tout n’est que rapport de mérite ?

Nous fondons très souvent notre comportement sur ces 2 « échanges ». On m’a fait du mal, je punis. On a été généreux à mon égard, je récompense. Notre façon d’agir n’est induite que par le rapport aux autres. De ce fait, nous choisissons notre posture selon le comportement de la personne en face. Et ces comportements se trouvent résumés en 3 grandes familles.

Parents, enfants, adultes… Une joyeuse famille !

analyse transactionnelle

Comme nous pouvons le voir sur ce diagramme, nous nous plaçons soit en tant que parent, avec divers degrés, soit en tant qu’adulte, d’égal à égal, ou enfin en tant qu’enfant.

  • le parent : il est soit protecteur (s’occupe de l’autre, fait à la place, protège) soit normatif (cadre, met des normes, est condescendant)
  • l’enfant : c’est souvent la réponse inconsciente quand on est face à un « parent » : soit rebelle, soit soumis, soit créatif. Donc soit qui se braque, soit qui accepte sans rien dire, soit qui dit tout ce qu’il ressent sans filtre.

Vous aurez compris que le niveau à tenter d’atteindre, c’est l’échange adulte/adulte. Pas de hiérarchisation dans les comportements, pas de besoin de rabaisser (même de manière bienveillante). Surtout pas besoin d’attendre l’assentiment de l’autre pour savoir comment réagir.

L’analyse transactionnelle au travail : nos comportements parlent pour nous

Lorsque vous avez repéré ces comportements, et que vous avez pu les constater à de nombreuse reprises chez vous et chez les autres, vous pouvez tenter de sortir de ce triangle. Et au travail c’est un outil précieux.

Le triangle dramatique

Quand nous sommes face à une personne, et que nous sommes en difficulté ou que la personne l’est, nous avons tendance à nous positionner selon ce triangle :

  • Persécuteur : punir, rabaisser, être normatif
  • Victime : soumis, pessimiste, voir tout en noir, se plaindre sans chercher de solution
  • Sauveur : apporter une solution à la place de l’autre, lui imposer le fait d’avoir besoin d’autrui

Nous pouvons changer de comportement, et passer du persécuteur au sauveur. Ou bien se sentir la victime car nous sommes tellement affligé.e.s par la situation que nous restons bloqué.e.s dans la sidération et nous réagissons en nous morfondant.

Sortir du triangle dramatique demande des efforts. Il faut pouvoir se poser les questions quand nous remarquons chez nous ces comportements déviants. Nous passons alors à la situation suivants : Puissance, Permission, Protection.

L’analyse transactionnelle au secours de nos débordements

Quand nous sentons que nos réactions sont extrêmes, que nous sommes un persécuteur (un parent normatif) ou que nous sommes un sauveur (un parent nourricier) ou que nous sommes une victime (un enfant soumis), nous pouvons nous poser ces questions.

  • Pourquoi ai-je besoin de le.la rabaisser plutôt que de l’aider ?
  • Pour quelles raisons vais-je l’aider alors qu’il ne me l’a pas demandé ?
  • Pourquoi je réagis aussi fort à cette situation ? Et pourquoi je n’arrive pas à voir d’issue favorable ?
  • Comment pouvons-nous échanger sans que le ton ne monte ?
  • Pourquoi je fais à la place des autres alors qu’ensuite je sui moi-même dans une situation de stress vis-à-vis de mon propre travail ?

Je suggère de retenir qu’il est tout à fait légitime de ressentir des émotions. Ce qu’il faut envisager ensuite, c’est la façon de l’exprimer à autrui. Se mettre en colère face à une personne qui ne comprend pas ce que vous lui dites ne servira pas votre cause. Vous passerez pour un persécuteur, alors que vous avez sûrement un antécédent d’énervement indépendant de votre victime du moment.

Pour s’aider à comprendre l’autre, on peut se baser sur la méthode DISC, dont j’ai déjà évoqué les bienfaits précédemment.

Bienvenue !

 

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